Froid et sec … mais quel soleil !

Mercredi matin, -3°C entre La Garde et Cuers, nous arrivons avec le minibus que nous prête la mairie, sur le site de l’aéroclub du Var. Le sol est encore blanchi dans les zones abritées du soleil qui dardait de ses rayons le tarmac de l’aérodrome de Cuers-Pierrefeu.
La météo est au beau fixe: aucun nuage autour de nous, un air très sec et aucun vent.

Comme à l’accoutumé, la matinée débute dans la salle de cours à l’étage du local de l’ACV, par un briefing pré-vol, cette fois-ci plus axé sur la navigation aérienne et la réglementation.
Jean-Yves Bouillaud, notre pilote référent BIA, rappelle aux élèves les différences entre un cap et une route, la référence au nord magnétique ou au nord géographique (dit nord « vrai »), la notion de déclinaison magnétique qui dépend du lieu où l’on est sur Terre ainsi que la nécessaire correction du compas qui équipe un avion.
Une occasion pour les élèves de revoir ce dont nous avions parlé mardi soir, et de bien comprendre qu’en avion, notre seul indicateur (en l’absence de GPS) nous donne un cap magnétique qui, dans certaines régions du globe, peut avoir jusqu’à 20° d’écart avec le nord géographique des cartes de navigation!

Visite pré-vol

C’est maintenant une habitude, tous les points de contrôle de l’avion sont passés au peigne fin : état des voilures, suspension du train avant, pneus, articulations, axes, tiges, ailerons, volets, retrait des flammes.
Attardons-nous sur une action qui doit être réalisée avant tout déplacement de l’avion: le contrôle par purge de l’absence d’eau dans les réservoirs. En effet, lors du remplissage des réservoirs ou lors d’un vol, il est possible que de l’air humide pénètre dans les réservoirs. Sous l’effet de changement de paramètres climatiques (pression, humidité de l’air et surtout température), cette eau (gaz) peut se condenser (devenir liquide). Étant plus dense que le carburant, elle va donc couler et risquera donc d’être injectée via le circuit d’alimentation dans le moteur en plein vol. Il est donc impératif de vérifier son absence en purgeant chaque réservoir ainsi que le filtre à carburant.

On vérifie aussi, tout comme sur nos véhicules, le niveau d’huile … ce que nous devrions faire avant chaque utilisation de nos voitures ou motos.

Un petit détail: on appelle « flamme » ces bandes de tissus rouges qui marquent les éléments qu’il ne faut surtout pas oublier de retirer avant de partir en vol.

Ce sont les goupilles qui obstruent les orifices des prises d’air de la sonde Pitot et des prises statiques (sur chaque côté de cet appareil).
Cela permet de s’assurer que durant le parking de l’avion, aucune poussière, aucun insecte n’aura élu domicile dans ces prises d’air qui permettent à l’altimètre, au variomètre et à l’anémomètre de fonctionner.
Ces instruments sont essentiels à toute navigation aérienne, s’ils devaient dysfonctionner, les conséquences pourraient être désastreuses.
On connait de nombreux accidents aériens dus au gel des sondes Pitot, ce qui entraîne leur obstruction et l’affichage d’indications fausses sur les instruments qui en dépendent. C’est justement ce qui s’est produit lors de l’accident du vol Air France AF447 Rio-Paris le 1er juin 2009.


Ladies and gentlemen, welcome onboard Flight F-GXJA from LFTF to Carces’s lake …

Cette fois-ci, deux circuits ont été proposés pour les vols. L’habituel survol du cap de Brégançon ou bien la nouveauté: le survol du lac de Carcès.
Trois équipages ont volé cette matinée avec pour Paul, Wilfried et Norman le dernier de leurs trois vols, alors que pour Eva ce fut la grande première!
Quant-à Tonin, Thomas, Aubin, Antonin et Maxcence, ils auront réalisé leur second vol.

Entre deux vols …

Pendant que les deux premiers équipages volaient, les élèves ont patienté en allant jeter un regard curieux sur le Mirage III qui est « abandonné » entre les hangars de l’Aéroclub du Var et celui du Soleil.
C’est l’occasion de voir de très près un appareil à moteur à réaction équipé de post-combustion, avec une aile delta et donc sans gouverne de profondeur dédiée.

On remarquera que la nature à rapidement repris ses droits, et que les insectes ont rapidement colonisé la tuyère d’échappement de ce mono-réacteur, y tissant de nombreuses toiles en guise de garde-manger …
C’est un appareil mono place, que les élèves ont trouvé très étroit et très long. En fait, c’est un avion de catégorie intercepteur, qui doit pouvoir se projeter rapidement sur les zones de mission qui lui sont attribué. Il peut donc évoluer à vitesse supersonique, et celui-ci est même équipé d’un système de ravitaillement en vol sur son nez.
Lorsqu’il est équipé des différents modules qui peuvent venir garnir ses ailes, c’est un peu comme si on était assis à l’avant d’un énorme réacteur avec des ailes. Impressionnant!

3ème sortie BIA en 2019
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